L'HISTOIRE DU BRUNEC
Le Cotre des Glénans, le Brunec, de Pierre Mercier, parti lundi 29 décembre 13 h de Concarneau, est arrivé au Croisic à 12h50 le mardi 30 décembre 2014 pour une halte. Accueilli par Goulven Joubaud à bord de la vedette de la SRT et des représentants de l’ APC et du CCC, Pierre Mercier est arrivé souriant heureux d'arriver au Croisic sur Le Brunec. Il venait de passer 24 h magnifiques depuis le départ de Concarneau : la mer que pour lui et ses 3 accompagnants, une nuit étoilées ,des étoiles filantes, la lune ,la compagnie de marsouins, une météo parfaite (… à part le froid tout de même !).
Ce Côtre va passer l'hiver à La Turballe avant de revenir sur le Traict.
Une magnifique aventure, bravo Mr Mercier.
QELQUES ELEMENTS SUR L'HISTOIRE DU BRUNEC
Le Cotre des Glénans de type I constitue le premier modèle de bateau
dessiné et construit pour le Centre des Glénans.
Lors de ses deux premières années d'existence, en 1948 et 1949, sur l'île du
Loch prêtée par la famille Bolloré, le Centre des Glénans qui, à l'époque, s'appelait
le Centre de Formation International , ne disposait que de quelques
argonautes, un dériveur lourd.
Pour la découverte du large, le Centre des Glénans avaient fait embarquer
quelques stagiaires sur des thoniers, dont Eugène Le Rose, voilier de
Concarneau, était co-armateur. Cette solution provisoire avait pu
fonctionner grâce à l'amitié qui s'était nouée entre Eugène Le Rose et
Philippe Viannay, le fondateur du Centre des Glénans.
Philippe Viannay, qui avait apprécié l'Argonaute, demanda àl'architecte qui
avait conçu ce bateau, Jean Jacques Herbulot, de dessiner un cotre
traditionnel, formateur, capable d'emporter cinq stagiaires sous la
houlette d'un ancien plus aguerri, pour croiser pendant deux semaines entre
Ouessant et La Rochelle.
Ainsi naquit un cotre de 7,50 m, avec un gréement houari, un foc sur le
boute hors et une trinquette sur l'étrave, un faible tirant d'eau (pour
entrer partout) et une quille longue et droite (pour être habitable à l'échouage),
sans roof ni cockpit. Le premier de la série fut le Penfret, lancé en 1950.
Neuf exemplaires de ce type ont été construits. Le Brunec est issu de la
dernière livraison, sortie du chantier Cariou en 1963.
Etant donné que je faisais partie du Centre des Glénans depuis 1962, j'avais
navigué sur les cotres et en particulier sur le Brunec. Lorsque les Glénans,
en 1985, ont décidé de se séparer des cotres, parce qu'ils manquaient de
candidats pour les stages sur ces bateaux, je leur ai racheté le Brunec,
sans trop réfléchir aux conséquences.
Comme j'étais devenu professeur de mathématiques, en coopération en Afrique,
le bateau est resté vieillir, totalement désarrmé.
Lorsque je me suis retrouvé en retraite, j'ai entrepris la restauration
complète du cotre, soutenu par quelques proches avec lesquels nous avions
créé une association, les Amis de Roc'h Ar C'haor . Le chantier a été
basé à Concarneau, où beaucoup de bonnes volontés, qui connaissaient ce
bateau, n'ont pas manqué d'apporter leur concours.
Nous n'avons gardé que la quille, les membrures, les bordées et les barrots
de pont. Les aménagements ont été reconstitués dans l'esprit d'origine,
c'est-à dire celui d'un bateau connu pour vivre en mer et non pas au port,
avec une bordée de quart et une bordée qui dort.
Le mât et les vergues sont les espars d'origine, qui ont bénéficié d'une
rénovation approfondie. Les voiles sont les voiles Le Rose d'origine, qui
ont été révisées par la voilerie Burgaud de Noirmoutier.
Pierre Mercier